Discour du PCA de l’APROMAC lors des JCNCI

  • Monsieur le Premier Ministre ;
  • Monsieur le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, Président de cette cérémonie ;
  • Chers partenaires ;
  • Distingués invités ;
  • Chers amis de la Presse ;

C’est avec un grand plaisir que je m’adresse à vous ce matin, pour vous souhaiter très cordialement la bienvenue à l’occasion de la toute première édition des Journées du Caoutchouc Naturel en Côte-d’Ivoire.

Avant tout propos, je voudrais, en mon nom personnel et au nom de l’APROMAC, adresser nos sincères remerciements et toute notre gratitude au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA qui a bien voulu autoriser la tenue de cette assise internationale ; ce qui dénote de l’importance qu’il accorde à l’agriculture en général et à la Filière Hévéa en particulier.

Nos remerciements vont aussi à l’endroit de Son Excellence Monsieur Robert BEUGRE MAMBE, Premier Ministre, Ministre des Sports et du Cadre de Vie et Chef du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, qui malgré ses nombreuses responsabilités a accepté le haut patronage de nos journées et a bien voulu honorer de sa présence la cérémonie de ce jour.

À vous, Monsieur le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, Parrain de cette cérémonie, nous vous témoignons toute notre reconnaissance pour votre écoute attentive et votre soutien constant.

Merci à toutes les autorités politiques, administratives, préfectorales et coutumières qui ont bien voulu effectuer le déplacement.

Mon regard se tourne à maintenant vers tous nos illustres invités venus d’Asie, d’Europe, d’Amérique et d’Afrique, à qui nous disons un grand merci pour leur présence à nos côtés.

Je ne pourrai terminer ces remerciements sans rendre un hommage tout particulier à nos Producteurs et à nos Usiniers sans lesquels nous ne serions pas là aujourd’hui.

Mesdames, Messieurs,

À présent, je vous propose de parcourir ensemble l’histoire fascinante du caoutchouc naturel, en Côte d’Ivoire.

Le développement de la culture de l’hévéa en Côte d’Ivoire a été impulsé par le Président Félix Houphouët-Boigny, visionnaire et soucieux de diversifier l’économie agricole du pays.

L’hévéaculture en Côte d’Ivoire a ainsi démarré en 1953 avec l’installation des premières plantations industrielles et l’Institut de Recherche sur le Caoutchouc (dénommé IRCA) en 1956.

Elle s’est rapidement développée grâce à l’impulsion donnée par l’État dès 1964. En effet, l’État s’est fortement impliqué dans le développement hévéicole par la mise en place des infrastructures de base, notamment :

  • la création des premières plantations industrielles par l’État ;
  • et l’encouragement par l’État des initiatives privées pour la création des sociétés agro-industrielles.

Avec le concours de bailleurs de fonds et à travers différents projets, l’État a lancé de vastes programmes de mise en place de plantations villageoises à proximité des usines pour faciliter l’encadrement des planteurs et l’écoulement de la production.

Nous arrivons en 1975, année importante pour notre organisation. C’est effectivement à cette date que les professionnels de la Filière se sont organisés en une faitière appelée APROMAC.

L’APROMAC est composée de deux Collèges :

  • le Collège des Producteurs ;
  • le Collège des Transformateurs.

Son objectif est de consolider une chaîne de valeur de l’hévéa respectueuse de l’environnement et créatrice d’emplois surtout pour les jeunes et les femmes.

Pour développer la filière Hévéa, l’APROMAC a créé le FDH (Fonds de Développement Hévéa) avec une cotisation des Producteurs et des Usiniers sur chaque kilo de caoutchouc naturel vendu.

Ainsi, l’APROMAC a été en mesure de subventionner les plants pour aider les planteurs à créer des plantations.

Par ailleurs elle fournit l’encadrement et la formation gratuits aux planteurs.

L’APROMAC fait également la réfection des pistes abîmées pour permettre aux Planteurs de sortir leurs productions des plantations et de les vendre.

L’APROMAC a aussi mis en place un mécanisme de prix adossé au prix de la bourse de Singapour qui permet de déterminer un prix juste pour les planteurs et pour les usiniers. Elle a ainsi sécurisé le revenu des planteurs avec le Prix qui s’appelle « Prix APROMAC ».

Il est important de mentionner que l’APROMAC évolue dans un écosystème structuré et bien organisé, qui réunit divers acteurs ayant chacun un rôle crucial :

  • le FIRCA (qui est le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole) soutient la recherche et l’innovation dans la filière. Ce fonds permet également de former les producteurs aux bonnes pratiques agricoles et environnementales.
  • le CNRA (qui est le Centre National de Recherche Agronomique) initie et exécute des recherches en vue d’assurer l’amélioration des cultures.
  • l’ANADER (qui est l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural) a pour mission de contribuer à l’amélioration des conditions de vie du monde rural par la professionnalisation des exploitants et des organisations professionnelles agricoles.

Par ailleurs, l’État a créé le Conseil Hévéa-Palmier à Huile (CHPH) qui est l’autorité de régulation de la Filière Hévéa.

Charles-Emmanuel YACÉ, PCA de l’APROMAC

L’APROMAC et toutes ces structures sont placées sous la tutelle du Ministère d’État, Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières.

Permettez-moi à présent d’aborder les chiffres clés de la Filière Hévéa à fin 2023.

La production s’élevait à 1 678 000 tonnes (alors qu’en 2005 elle était de 164 138 tonnes) soit une production multipliée par 10 en 18 ans.

Le nombre de producteurs villageois est de 180 000 et le nombre d’usines de première transformation fonctionnelle est de 40.

En ce qui concerne la Capacité nominale des usines, elle est de 1 815 000 tonnes sec/an et la Capacité opérationnelle de 1 400 000 tonnes sec/an.

Ces bons résultats de la filière ont permis à la Côte d’Ivoire d’améliorer son positionnement mondial. Elle est ainsi classée :

  • 3e Mondial avec un pourcentage de la production Mondiale de 12 % ;
  • 1er Africain avec un pourcentage de la production Africaine de 82 %.

Il est important de signaler que le caoutchouc naturel made in Côte d’Ivoire regorge de toutes les spécificités recherchées par les industriels de la seconde transformation.

Ce succès de l’hévéaculture ivoirienne est le fruit de l’action de l’État et d’une synergie entre producteurs, transformateurs, commerçants et partenaires nationaux et internationaux.

A ce stade de mes propos, permettez-moi de rendre un hommage vibrant et mérité aux anciens Présidents de l’APROMAC :

  • Monsieur AMETHIE Jean-Baptiste ;
  • Monsieur ROLAND Yves ;
  • Monsieur KOFFY Fulgence ;
  • Monsieur KREMIEN Eugène.

Cet hommage s’adresse également à tous les pionniers de l’hévéaculture ivoirienne notamment :

  • Monsieur LOHOUES Vincent ;
  • Monsieur WADJAS Honest ;
  • Monsieur MAGNE Pierre ;
  • Monsieur PORQUET Désiré ;
  • Monsieur MAPRI Kpolo Dominique ;
  • Monsieur FADIGA Saidouba.

Tous ont fortement contribué à l’atteinte des résultats que nous récoltons fièrement aujourd’hui sur la scène continentale et internationale.

Chers devanciers, les acteurs actuels de la Filière Hévéa vous disent infiniment MERCI !

Mesdames et messieurs ;

Chers Invités ;

L’avenir de la filière hévéa en Côte d’Ivoire s’annonce prometteur, grâce d’une part à une production de caoutchouc naturel qui continue de croître dans les années à venir, portée par des rendements agricoles élevés et l’expansion des surfaces cultivées.

Pour ce faire, je voudrais vous indiquer les défis à relever pour consolider notre positionnement tant sur le plan national qu’international.

Ces défis se résument comme suit :

Premier défi

L’APROMAC conduit une opération d’identification des planteurs à travers un géoréférencement de tout le verger hévéicole.

Cette opération permettra d’avoir une base de données de tous les producteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire qui sera utilisée à deux fins :

  • d’une part pour se conformer à la nouvelle réglementation Européenne EUDR, afin de mettre en place une traçabilité du caoutchouc naturel et lutter contre la déforestation ;
  • d’autre part, pour élaborer un outil qui s’appelle la Centrale des Risques. Cet outil informatique intelligent permettra aux Producteurs d’avoir accès plus facilement au crédit en vue de mieux se loger et de développer les plantations. Ce projet contribuera à améliorer les conditions de vie des producteurs et de leurs familles ;

Deuxième défi

L’APROMAC a un projet de construction d’une académie des métiers de l’hévéa.

Il s’agira d’un Institut à portée internationale, situé sur l’axe Abidjan-Yamoussoukro et construit sur une superficie de 236 ha dans le département de Taabo. Cet institut aura pour objectif principal de mettre sur le marché des agents opérationnels, formés aux métiers de l’hévéa, depuis la pépinière jusqu’à la 2de voire 3e transformation ;

Troisième défi

Le développement de la deuxième transformation du caoutchouc ivoirien.

Il consistera essentiellement à accroître la part de la 2e transformation et à adapter les modules de formation aux métiers de celle-ci.

Nous devons donc encourager l’investissement dans la deuxième transformation, c’est-à-dire la production de biens finis ou semi-finis à base de caoutchouc naturel, tels que des pneus, des semelles de chaussures, les pièces techniques, etc.

Quatrième défi

La labellisation du caoutchouc naturel origine Côte d’Ivoire.

Mesdames et Messieurs, la Côte d’Ivoire, en tant que premier producteur africain et troisième producteur mondial de caoutchouc naturel, se doit d’innover et de se démarquer sur le marché international. C’est pourquoi l’APROMAC a entrepris de labelliser le caoutchouc naturel origine Côte d’Ivoire.

Cette labellisation vise à garantir une qualité irréprochable de ce caoutchouc, en mettant en avant les pratiques agricoles durables et responsables de nos producteurs et les technologies innovantes de transformation. Elle permettra non seulement de renforcer notre compétitivité, mais aussi de répondre aux exigences croissantes des consommateurs et des industriels en matière de traçabilité et de durabilité.

Pour relever ces défis, nous lançons un vibrant appel :

  • aux décideurs politiques afin de faciliter l’installation des industriels de la 2e et 3e transformation ;
  • aux investisseurs nationaux et internationaux, à venir prendre leur part dans cette œuvre d’industrialisation durable de la Filière Hévéa en Côte d’Ivoire.

Mesdames et Messieurs,

En conclusion, la filière du caoutchouc naturel en Côte d’Ivoire a un potentiel immense.

Les Journées du Caoutchouc naturel sont l’occasion de célébrer le chemin parcouru par la filière hévéa en Côte d’Ivoire et surtout de réfléchir aux challenges à venir pour que cette industrie continue de prospérer afin de contribuer au développement économique de notre pays.

Nous vous donnons l’assurance que nous ne ménagerons aucun effort dans notre quête de maintien du rayonnement de cette belle filière.

Ensemble, nous pouvons bâtir une industrie florissante, durable, respectueuse des communautés, de l’environnement ainsi que des normes nationales et internationales.

Avant de clore nos propos, nous adressons un grand merci à Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Ministre des Sports et du Cadre de Vie, Chef du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et à tous les membres du Gouvernement qui l’accompagnent.

Une mention spéciale à notre Ministre de tutelle, le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, pour la grande sollicitude sans cesse renouvelée à l’égard de la Filière Hévéa de Côte d’Ivoire.

Merci Monsieur le Ministre d’État !

À tous, je souhaite une très belle cérémonie.

Je vous remercie.

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